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Les statuettes religieuses du Hunan

 

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La collection Patrice Fava

 

Les divinités locales (voir Tableau)

Le nombre de divinités locales, à peine 10%, n’est qu’indicatif et la proportion pourrait sans aucun doute être augmentée de nombreux cas douteux mais malheureusement insuffisamment renseignés. Quoi qu’il en soit, les exemplaires que nous avons retenus suffisent à prouver l’existence de divinités qu’aucune source historique ne saurait mentionner. La première d’entre elles, Zhang Wulang (Fig. 10, 11), n’est pas une inconnue : elle est attestée dans les provinces du Fujian, du Jiangxi et du Guangxi. Zhang, figuré dans la position du poirier, occupe toutefois une place de choix dans le Hunan où il est à la fois le patron des chasseurs qui l’emmènent dans leur poche lors de leur expédition ; le chef des Cinq furies (Wuchang), auxquelles il sacrifie, couteau à la main, un coq ; il est généralement placé sous l’autel lors de l’accomplissement de rituels.  De même pour la Grande divinité du Camphrier, qui incarne un culte aux arbres présent partout en Chine, mais avec une coloration particulière : le camphrier est l’un des bois les plus utilisés pour la fabrication des statuettes.

Zhang Wulang
Fig. 10 : Zhang Wulang, 1957, h. 21 cm (T0612) ©EFEO-Fava

talisman

Fig. 11 : Talismans manuscrits et estampe imprimée avec Zhang Wulang au centre (T0109) ©EFEO-Fava

Les critères pour déterminer une divinité dont l’influence ne dépasse pas les confins de quelques districts du Hunan, ou d’un canton, voire d’un village, sont de plusieurs ordres : 1) l’appellation ou le titre de la statuette. Un titre comme celui de lang précédé d’un chiffre, nonobstant les interprétations multiples qui lui sont données, est un titre religieux signant à la fois l’ancienneté et le charisme du personnage. L’appellation de dizhu (maître des lieux), en regard de jiazhu (maître de famille), désigne un personnage dont le charisme dépasse le cercle familial. Pour les femmes, le titre honorifique de xianniang (ou niangniang) est l’indice que nous avons affaire à une dame peu ordinaire, représentée avec des objets liturgiques caractéristique (bol d’eau lustrale, bâton de commandement…), et particulièrement sollicitée ou remerciée pour les enfantements (Fig. 12) ; 2) la relation d’hétéronymie entre le commanditaire et la statuette indique que là aussi nous ne sommes plus dans un cadre strictement familial, une relation souvent renforcée par la manière dont se désigne lui-même le commanditaire : xinshi, le fidèle ; 3)  un même culte attesté dans différents endroits, c’est le cas par exemple de Zhao jun Fazheng ; 4) la confirmation par des enquêtes de terrain de l’influence locale d’un personnage.

Xiong shi

Ill. 12 : Xiong shi xianniang, début XXe siècle,
h. 27,8 cm (T0693)
©EFEO-Fava

 

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